Espaces Immatériels

J’ai également des photographies où j’oublie le corps pour ne garder que les paysages; ainsi les notions d’espace, d’horizon, d’échelle, prédominent.

Les sujets peuvent être divers : habitations, barres d’immeubles, paysages dans le brouillard. Les brouillards m’ont permis d’effacer cette ligne d’horizon, de jouer sur la couleur de la lumière.
L’espace est en flottement, le temps est aussi figé, arrêté. Le brouillard, malgré son côté impalpable,invisible, est présent, au point de constituer une matière éthérée, qui crée une profondeur dans l’image et nous engage dans un espace à découvrir ; ainsi je voudrais plonger le spectateur dans le vide du paysage. Les espaces naturels semblent dépouillés, fantomatiques, abstraits ; une autre manière d’être ecore plus présents, afin qu’ils pénètrent en nous.

C’est ainsi que, grâce à la photographie, je ne cesse de perturber la perception du spectateur par des jeux d’illusion d’optique, des manipulations de corps et d’espaces, pour finir par nous plonger dans les eaux plus troubles de nos pensées inconscientes, nos visions intérieures, intimes. Franchir mes images c’est accepter de sauter dans le vide et de pénétrer dans son moi intérieur. Je ne cherche pas à donner des réponses mais à repousser des frontières.