Année 2010
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Année 2011
est une série qui se poursuit après la série « Loup » et « She still looks for him ».
L’ensemble des images de cette série sont des photographies de mises en scène dans les jardins, parcs, forêts, habitations
Je m’interroge sur le statut de l’Homme. Sa place dans la société. Les questionnements qu’il peut avoir. Quelles sont les sensations qui le guident ?
Cette série vient d’une interrogation personnelle : à quel moment un jeu peut-il basculer dans la violence ? Où se situe la limite ?
Par exemple, dans cette série : les enfants simulent la mise en scène dans mes images. Ils jouent, mais le jeu peut vite dégénérer. D’un jeu de bagarre, les enfants peuvent dériver rapidement vers la violence.
C’est de cette violence sous-jacente, enfuie au fond de nous tous, dont j’ai envie de parler.
Mes photographies peuvent, en quelque sorte, représenter un « prétexte » pour pointer le doigt sur des questions et des observations que je fais sur notre humanité et ce que sont les êtres dans leur complexité.
C’est à dire, ce qu’ils sont fondamentalement. Quels peuvent être les ressentis, les angoisses et les questions qu’ils portent au plus profond d’eux ?
Comment ils se placent dans cette société ?
Comment l’humanité évolue ?
Les enfants dans ces images, finalement, ne sont pas si innocents que cela, malgré ce que voudraient nous faire croire les symboliques occidentales du blanc et de l’enfance. Ils sont déjà des « sujets » avec un ensemble de questions et de peurs à dépasser.
L’idée n’est pas de réaliser des images « trash » pour questionner ce problème très actuel dans la société. Mais par mes images de mises en scènes féériques, l’attitude ou le geste peuvent interroger le spectateur.
Quelque chose ne va pas ? L’homme, est-il un animal guidé par des pulsions primitives ou est-il doté d’une intelligence lui permettant une analyse de soi ainsi
que sa maîtrise ? Comment est-il influencé par la civilisation, l’éducation ?
Je photographie des mises en scènes : je ne cherche pas particulièrement à modifier le décor, j’utilise le paysage comme il se présente à mes yeux.
J’amène juste dans le jeu de la mise en scène une attitude, un accessoire, une caractéristique du modèle pour écrire mon histoire.
Je n’organise pas un studio photo en recréant l’ensemble. J’aime l’idée de trouble dans mes images : le réel et l’irréel se confondent de manière subliminale.
Cela pourrait être « la vraie vie ».
Les images pourraient être presque des photographies de reportage, d’un documentaire. Je ne transforme pas la Nature, je la prends telle qu’elle est.
J’observe juste ses particularités et seulement, par la mise en scène, la façon de cadrer le point de vue. J’essaie de créer une ou des histoires.
Dans cette série la symbolique et les valeurs du Blanc sont celles de nos visions occidentales, je le reprécise, nous associons la couleur à des valeurs telles que l’innocence. Dans la civilisation asiatique, le blanc est la symbolique de la mort, du passage vers un nouveau monde.
Alors cette vision peut avoir plusieurs sens. Mais, n’est-ce pas la nature même de l’Homme ?