"Franchir mes images,
      c'est accepter de sauter dans le vide…"

Prix Linossier,

Novembre 2000, ENSBA Lyon

Prix Linossier Le 13 Novembre 2000


FLUX

Je m’arrête sur le flux du temps, le temps qui passe, s’écoule. Le temps est un mouvement. Un déplacement. L’instant présent n’est déjà plus, le temps s’est déroulé. Le flux du temps est continuel.Le flux peut prendre une multitude de significations

Ce mouvement est un mouvement linéaire ou circulaire. Départ d’un point vers un autre ou un va et vient. Un état puis une évolution. Il est question de comment représenter ce mouvement: Le temps.

Comment représenter le mouvement de la lumière, du flux lumineux ou encore d’un flux d’énergie. Comment capter une quantité de lumière? Un flux peut-être un élément visible.

Exemple: le flux de gens, de la foule, d’ un mouvement de masse; Le flux biologique, l’écoulement du sang. Mais aussi d’autres formes de flux invisibles, ou impalpables: Le flux magnétique, les ondes.

Comment matérialiser ses flux?

Ma réflexion pour ce sujet débute sur cette envie de rendre visible un flux invisible, le temps. Dans une image fixe, le temps peut-être visible par un flou, car ce flou est un problème de temps de pause. Il y a une notion de temporalité.

Les Flux

Eric Poitevin dans l’entretien réalisé avec Pascal Convert:

«Le flou dans la photographie vient de quelque chose de statique. Cette immobilité contient le flou. Le temps n’existe qu’à travers l’expérience des choses. Je serais tenté de penser qu’il n’existe pas en fait. Plus que le temps, c’est l’expérience qui existe. Je me compare avec une chauve-souris. Elle trouve sa route en émettant des sons qui lui reviennent...

Quand je fais une photographie j’aimerais arrêter le temps. Un temps qui flotterait. Lorsque je photographie un paysage, il est là, comme en suspension... C’est comme bloquer une respiration et laisser les choses comme des électrons libres sans contrainte.»

C’est dans cette notion de temps et d’intemporalité dans l’image que débute mon travail.

Traverser elles - Eux sont trois -- Aller et retour.

Flux et reflux.
Paysages du temps passé.
Ils existent à cette heure là.
Déjà repartis dans leur genèse.
Calmes et silencieux, observez-vous les courants ?
Colorés par le jour, ils s’endorment en deux teintes.
Décrits et présentés comme des mots
où les verbes sont les espaces entre chacun.
La parole de cette nature existera t-elle demain ?

Eux, ils regardent comme pour se souvenir.
Un flux de pensées rebondit sur mon objectif.
Je vois sur leur visage, le temps s’écoulé inexorablement.
Un flou précis se dessine durant cette longue attente.

Rien ne pourra arrêter le flux de la vie.